[B4] L'héritage de la Révolution française

Publié le par 1A 08/09 notes

Sera traité dans une perspective de culture politique: Qu’Est-ce que la révolution française apporte à la modernité?

Remarques liminaires

Un évènement structurant

La révolution française est un élément structurant. Fernand Braude a opposé la notion d’événement à celle de structure. L’évènement est limité,dans le temps court, tandis que la structure est dans le temps long. L’évènement est à la surface de l’histoire alors que la structure fait partie des lignes de force de cette histoire. La révolution est un évènement politique, avec ses hommes, ses journées. C’est un évènement qui a bouleversé de fond en comble la société d’ancien régime et qui a posé des questions qui ne seront résolues qu’a la fin du XIXe. Il y a un avant et un après la révolution. Dès l’été 1789,on a inventé un mot pour désigner l’avant: Ancien régime. Les français avaient conscience que tout ce qui avait eu lieu avant 1789 appartenait à un temps ancien, révolu. Elle un évènement fondamental dans la culture politique de notre pays. François Furet: XIXest le siècle de la révolution française car c‘est à cette époque que les questions de la révolution se sont résolues. Elle a occupé une place très importe dans la mémoire nationale. La France est considérée comme le pays des droits de l’homme.

Une singularité française

La France est vue par ses voisins comme le pays qui fait des révolutions. La GB a fait des révolutions, a coupé la tête de son Roi Charles IX, mais depuis elle est marquée par une grande continuité politique. Les EU sont nés en 1776 d’une révolution complexe, à la fois coloniale, nationale et libérale, mais ils n’en ont pas connu d’autres. La France s’apparente à la Russie(1917), à la Chine (1949).. En ce sens qu’elle fait des révolutions dans la période contemporaine. Dès lors, il faut s’interroger sur le sens de ce mot.

«Révolution » nous vient de l’astronomie. Au sens premier, cela vient de l’expression « révolution des astres ». C’est un cycle, un mvt qui revient au même endroit. Dns la seconde moitié du XVIII siècle, le mot révolution change de sens: les révolutions françaises et américaines y contribuent. Il prend un sens politique qui est à l’opposé du sens astronomique. Il prend le sens de rupture, fracture, irréversible (sans retour possible). Louis XVI: »c’est une révolte? Non Sire, c’est une révolution »

Cet évènement transforme le paysage politique et la structure même de la nation. C’est un aboutissement de la pensée des Lumières, une rupture mais aussi un point de départ.

Deux visions de la Révolution au XIX siècle

 

Une vision synthétique

: Clemenceau, en

1891: « La révolution est un bloc ». C’est une vision d’homme politique (et non d’historien). Elle rend compte d’un fait, au XIXs, on accepte ou on n’accepte pas la révolution. Caractère très passionnel autour de ça durant ce siècle. Des pans entiers de la société française ne peuvent l’accepter: l’Eglise, une grande partie la noblesse, certaines régions (La Vendée). D’autres courants de pensée lui sont fondamentalement attachés.

Une vision analytique:

Elle décompose la révolution en différentes phases. La première phase est celle de la monarchie constitutionnelle (

1789 -10/08/1792).La seconde phase est celle du gouvernement de salut public ou la Terreur (théoricien: Robespierre) ,de 1792 à 1794.C’est une dictature révolutionnaire, les libertés sont mises entre parenthèses. La dictature de la Convention concentre tous les pouvoirs pour faire face à la guerre intérieure et extérieure. La troisième phase correspond à une République constitutionnelle très instable,de la chute de Robespierre en juillet 1794 au coup d’état napoléonien de novembre 1799. La république cherche des institutions durables, mais cette période est entrecoupée de coups d’états. Les historiens considèrent cette vision comme acceptable.

A. La déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen 26 août 1789

Cette déclaration forme l’une des bases de notre constitution, c’est un texte fondamental. C’est une déclaration des droits naturels de l’homme. Elle s’inspire des principes de la révolution Américaine avec les théories de Locke et de Rousseau (contrat social

1762)

a. La liberté

«

 

Les hommes naissent et demeurent égaux en droits ». Le mot important est « demeurent » au contraire de la déclaration américaine.

Définie dans l’art 4: La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Cette définition entraîne la liberté d’opinion, de conscience et d’expression. Cependant, la liberté d’association n’est pas exprimée.

b. L’égalité

Existe devant la loi (suppression des ordres), l’impôt( fin des privilèges fiscaux), accession à tous les emplois. Elle n’est cpt pas définie comme un droit naturel.

c. Les droits naturels

La liberté, la propriété, la sûreté, la résistance à l’oppression.

La sûreté désigne la garantie juridique des libertés individuelles. C’est l’équivalent français de l’Habeas Corpus anglo-saxon.

Art 9

: Tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ai été déclaré coupable.

La propriété est définie comme un droit inviolable et sacré.

Le droit à l’insurrection légitime la révolution elle-même.

d. L’importance de la loi

La loi est l’expression de la volonté générale. Pour Rousseau, elle dépasse les volontés particulières, c’est la volonté de la nation tout entière. On parlera parfois du légicentrisme de la révolution française.

La séparation des pouvoirs Art 16, se ressent de l’influence de Montesquieu.


B. La laïcisation du droit

 

a. La suppression des interdits religieux

Le suicide, le divorce, l’usure sont évacués du droit. Donne naissance à l’état civil: c’est le maire qui enregistre les naissances, mariages, décès.

b. Les transformations du pouvoir judiciaire.

La France se dote d’un code pénal: les délits et les peines sont inscrits dans la loi. D’un juge élu et d’un jury (citoyen tirés au sort décident de la peine).

Avant 1789 il y avaient des sujets, après 1789, il y a des citoyens.

II. Un héritage religieux

 

A. La destruction de l’Eglise gallicane

C’est l’église du royaume de France, le premier corps du royaume.

a. La fin des privilèges ecclésiastiques et la nationalisation des biens du clergé

Perd ses privilèges au sein de la justice et ses privilèges fiscaux (prélevait le dîme).Tous les biens de l’église sont confisqués: nationalisation des biens du clergé. Elle possédait

10% de la propriété nationale. Svt des terres et des quartiers anciens des villes (monastères, immeubles..). Ces biens vont surtout à la bourgeoisie et pour une petite partie à la noblesse et au monde paysan aisé.

b. Une tentative de construire une Eglise nationale

Une Eglise constitutionnelle: les évêques et curés sont élus par le peuple. Sera un échec mais va diviser les catholiques français.

c. Accession à la citoyenneté des minorités religieuses

La France de

1789 compte environ 600 000 protestants et 40 000 juifs. N’étaient pas dans la même situation juridique que les autres, victimes de discrimination et de persécutions. La révolution proclame l’égalité de tous les citoyens quelque soit leur confession religieuse.

B. La déchristianisation

France premier pays moderne au monde à tenter de se passer de religion.

a. L’opposition à la religion

De

l’automne 93 jusqu’à l’été 95, toutes les églises, temples et synagogues seront fermés.

b. Une déchristianisation « négative »

Michel Vovelle

parle de déchristianisation positive et négative.

On ferme les églises du culte et en particulier le clergé catholique et bcp de ses fidèles sont victimes de persécutions.

3000 prêtres meurent pendant la révolution. Profanation de tombeaux royaux.

c. Une déchristianisation « positive »

Révolution invente de nouvelles formes religieuses. Instaure un calendrier révolutionnaire,conçu par G.Romme, qui vise à désacraliser le temps, supprimer la scansions religieuse du temps. Il invente des mois de 30 jours divisés en trois décades de 10 jours, dimanche et fêtes religieuses disparaissent. Le temps est devenu mathématique. On invente les jours sans culotide pour fermer l’année. Sera légal de

1793 à 1806.

La révolution tente d’imposer des cultes révolutionnaire, culte de la raison, de l’Etre suprême, cathéchisme révolutionnaire. Se présente comme une alternative à la religion. Tout cela s’effondrera à la fin de la période.

C. La séparation des Eglises et de l’Etat

1795

: séparation de l’Eglise et de l’Etat

La rév. constitue un traumatisme majeur dans l’ordre religieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III.

Un héritage politique

A. La citoyenneté

a. Une citoyenneté limitée et liée à la propriété(1789-1792)

Pour être citoyen il faut être propriétaire. Abbé Sieyes lie la propriété à la liberté, car pour être citoyen il faut être autonome (homme, adulte, propriétaire).Il y a des citoyens passifs et des citoyens actif: citoyenneté censitaire.

b. Citoyenneté élargie et dictature (1792-1794)

Tous les hommes âgés de plus de 21 ans sont déclarés citoyens actifs: suffrage universel. Pendant la Terreur(

04/02/1794), l’esclavage est abolit. En 1794 les citoyens sont appelés à soutenir la Convention en formant des société populaires dans plus de 6000 communes de France, et des comités de surveillance qui distribuent des certificats de civisme. Robespierre établit « la dictature de la vertu et la terreur ».

B. La violence révolutionnaire

a. Des épisodes de violence

14 juillet

: acte d’insurrection/violence.

Marseillaise: chant de guerre

b. La mort du roi

21 juillet 1793

: conclusion d’un procès politique.

c. Paris, capitale insurrectionnelle

Ponctué par des journées révolutionnaire où les conventionnels sont appuyés par les « sans-culotte ».

d. Les massacres

Septembre 92

: 3000 morts dans les prisons de Paris

17000

morts sous guillotine.

C. La Guerre

 

a. Un projet universel

La France veut exporter les droits de l’homme.

b. La politique de puissance de la « grande nation »

Théorie des frontières naturelles. Hostilité des couronnes à la révolution française déclenche la guerre au printemps 1792 jusqu’à l’été 1815.

c. Vingt-trois ans de guerre (1792-1815)

Guerre d’invasion et de conquête. « Les missionnaires armés ne sont pas aimés »

 

CONCLUSION

La révolution française est la rupture instauratrice du XIXe siècle. Héritage contradictoire: fondatrice dans le domaine du droit mais y associe la violence et l’insurrection. Place Paris au cœur de l’histoire politique du pays.


 

 

Publié dans Semestre 1

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