Mélonio Séance 3
Séance 3 : la question sociale : Le compagnonnage, le mutualisme
Chanson Les Canuts d’Aristide Bruant
Célèbre la première grande révolte : celle des canuts
Canuts sont propriétaires de leur métier à tisser et ont sous leurs ordres les compagnons, au nombre de 30 000 à Lyon.
Le travail des artisans est détruit par les métiers à tisser et en octobre 1831, les canuts demandent au préfet du Rhône un tarif minimum, ce qu’il fait. Certains fabricants se révoltent et il y a des émeutes violentes.
Rêve d’une révolution émancipatrice
La grève est la seule défense des ouvriers
Paupérisme : pauvreté comme destin social, touche une classe entière
Désir d’autonomie des classes ouvrières par rapport au reste de la population et par rapport à la République : une conscience de classe va naître
I. Le cadre juridique
Chronologie
2 mars 1791 : décret d’Allarde : suppression des corporations. La RF a supprimé tous les intermédiaires
4 mars 1804 : Code civil : deux articles importants :
- « on ne peut engager ses services qu’à temps ou pour une entreprise déterminée » - louage pour un temps et pour une entreprise (sorte de CDD)
- « le maître est cru sur son affirmation » : la parole du maître fait foi
Question importante du droit au travail
15 juillet 1850 : statut juridique pour les mutuelles
25 mai 1864 : loi sur les coalitions – les grèves sont autorisées, elles vont accompagner la naissance de la grande industrie
21 mars 1884 : syndicats professionnels sont autorisés
Livret Ouvrier
Impossibilité de trouver un travail s’il y a eu un problème grave avec un autre maître
Il va être supprimé pour éviter ce flicage permanent
II. Le compagnonnage
- Agricol Perdiguier (1805-1875) est surnommé Avignonnais la Vertu
Menuisier qui appartient au devoir de liberté
Avant 1830, on a quasiment rien sur la vie ouvrière – Mémoires d’un compagnon (1854)
Artisan parisien, c’est un ouvrier poète comme il y en a pas mal dans cette période
Député dans le Vaucluse et dans la Seine
Va s’exiler en Belgique puis en Suisse et reviendra pour être adjoint au Maire mais il va ensuite disparaître de la mémoire
Dans son livre, il décrit le campagnonnage : système de partage de savoir qui permet l’apprentissage dans des métiers plutôt compliqués (charpentier, orfèvre)
Chef d’œuvre : réalisation d’un objet qui permet de finir son apprentissage et de devenir maître.
Le compagnon c’est celui qui a finit son apprentissage et qui va travailler pour un entrepreneur avant de pouvoir s’installer à son compte.
Il va s’affilier à un devoir, une société qui lui permet d’exercer sa solidarité.
De là va naître la franc-maçonnerie – maçons car constitué à partir des compagnonnages de maçons.
Un certain nombre de rites ou la présence du compas vient de cet héritage.
Texte On m’embauche dans le livre d’Agricol Perdiguier
- le compagnon qui accompagne le jeune homme sert de témoin au fait que l’argent est versée et qu’il y a véritablement embauche.
Par la qualité de son travail, il faut gagner une certaine somme d’argent : le niveau des salaires dépend de la solidarité ouvrière
Société masculine fermée à part la « mère » qui accueille les ouvriers
Une certaine respectabilité de soi est nécessaire
Les costumes déterminent à quel compagnonnage on appartient.
La canne a souvent servi à se battre, et les compagnonnages ont disparu en partie à cause de cela.
Après qu’Agricol rentre dans le compagnonnage il va faire preuve d’un comportement exemplaire.
Tutoiement considéré comme une forme de vulgarité
Les rixes entre compagnons sont réglées entre eux et la police n’est jamais prévenue.
La « conduite » consiste à mettre à mal un compagnon qui n’a pas respecté les règles ou les codes de conduite.
Fêtes qui marquent l’appartenance collective à un compagnonnage
Un des grands patrons est Salomon – fêtes collectives avec des chansons
On voit une solidarité
Compagnons jouent un très grande rôle dans la construction mais aussi dans la vie artistique, culturelle
III. Proudhon et le mutuellisme
Portrait de Proudhon par Courbet en 1853
Courbet né en 1818 à Ornans
Plus anciennes formes de coopératives : les fruitières, là où on achète le fromage – Courbet naît dans cette région avant de partir pour Paris.
Il s’exilera par la suite en Suisse pour ne pas avoir à repayer la colonne Vendôme
« La propriété c’est le vol » selon Proudhon
Cependant, sur le tableau de Courbet, on ne voit aucun désordre
Le Peuple introuvable de Rosanvallon
Idée qu’il faut une représentation spécifique pour les catégories ouvrières – idée centrale dans les années 1860
1862 : exposition universelle de Londres : Napoléon fait prendre en charge par l’Etat le voyage de certains ouvriers
1864 : Manifeste des soixante : texte fondamental dans l’histoire ouvrière mondiale : désir que des ouvriers entrent dans les chambres.
28 septembre : 1ère Internationale : disciples de Proudhon, de Mazzini… Emergence d’un mouvement international ouvrier
Proudhon, en 1865 écrit De la capacité politique : pour lui il faut inventer une nouvelle forme d’association des travailleurs
« Rentrons dans nos tentes, Israël » : il demande que les ouvriers s’abstiennent et forment un nouvel ordre social : les mutuelles
Classes ouvrières sont pour Proudhon capable de mener à bien ce projet.
Développement social et économique
Critique du capitalisme et du communisme : Proudhon s’affronte à Marx car il déteste le fait que l’individu est dans les deux cas perdus : il reproche au communisme de remplacer la tyrannie du capital par la tyrannie de l’Etat.
Critique au nom de la liberté du travailleur.
Pour Proudhon, il faut recourir à des associations de travailleurs : il nomme cela la mutualité
Il veut établir une « démocratie ouvrière »
Lutte contre la décentralisation / penser la politique sur le modèle de l’atelier
Système électif et participatif à tous les niveaux
Inclusion de tout le monde dans ce système de participation
Ouvrage de Maxime Leroy, La coutume ouvrière (1907) – il étudie la coutume ouvrière, c'est-à-dire les actions ouvrières dans les syndicats
Il repère le maintien d’un certain nombre de coutumes : les funérailles, solidarité aux malades…
Jusqu’en 1923, on vote par profession à la CGT et il y a donc une disproportion immense entre les différents syndicats.
Proudhonisme est la tendance majeure jusqu’en dans les 1880 – 1890